Optimisme et relations de travail

L'AISMT 13 organisait, jeudi 27 octobre au Parc Chanot de Marseille, une réunion intitulée "Améliorer les relations de travail : changer pour (par) l'optimisme".

Regarder le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, notamment dans le milieu professionnel, tel était le leitmotiv de cette réunion. D'autant plus à l'heure où les changements vécus par les entreprises sont nombreux. "La qualité des relations de travail est un facteur important pour de bonnes conditions de travail et la productivité, a souligné en introduction Sylvain Troussard, directeur de l'AISMT 13. L'addition des personnes et des compétences doit être un atout. S'il est de la responsabilité des managers de garantir de bonnes conditions de travail, chaque collaborateur doit contribuer aux bonnes relations professionnelles."

Peut-on développer l'optimisme ? Quelle relation à autrui ?

Sans donner de recettes miracles aux 132 participants, les intervenants de cette réunion ont tenté de fournir des pistes d'amélioration, de montrer en quoi la vision optimiste des situations pouvait changer la donne. À l'instar du Dr Charly Cungi, psychiatre et chercheur suisse, membre fondateur de l'Iffortec (Institut de formation et de recherche en thérapie comportementale et cognitive). Définissant d'abord la notion d'optimisme comme la faculté d'identifier ce qui va bien, le médecin a ensuite exposé des exemples concrets de réactions optimistes en les opposant à leur contraire pessimiste. De ces comparaisons, il a révélé que : 

  • Le pessimiste voit les événements pénibles comme permanents, généralisables et personnalisés, tandis qu'il perçoit les événements agréables comme transitoires, particuliers et attribués au contexte. Les avantages du pessimisme semblent être une meilleure perception de la réalité et une certaine prudence. Les inconvénients sont une tendance à limiter les expériences, une moindre efficacité pour les actions nécessitant une prise de risques, moins de bonheur, plus de dépression et des répercussions négatives sur la vie relationnelle, la santé, l'espérance de vie et la réussite sociale. 
  • L'optimiste voit les événements pénibles comme transitoires, particuliers et attribués au contexte, tandis qu'il perçoit les événements agréables comme permanents, généralisables et personnalisés. Les avantages de l'optimisme semblent être une plus grande ambition, une capacité à expérimenter de nouvelles choses, plus de bonheur, plus de réussites relationnelles et affectives, plus de réussites sociales et professionnelles, une meilleure santé et une plus grande durée de vie. Les inconvénients sont une vision moins réaliste du monde et une prise de risque par manque de prudence. 

Expliquant en quoi l'optimisme était en partie héréditaire, en partie acquis, le Dr Cungi a conclu par ces mots : "Il est intéressant d'apprendre à être optimiste comme on apprend à faire du vélo. Cela contribue à plus de bonheur et à une meilleure santé." Et à une question du public demandant comment mettre de l'optimisme dans des équipes pessimistes, il a déclaré que les émotions étaient contagieuses. 

Le changement : une aventure collective à vivre dans l'optimisme

En complément de cette présentation sur le développement de l'optimisme, Lucine Bagla-Gökalp, maître de conférence de sociologie à l'Université d'Orléans, a expliqué le processus du changement qu'elle a défini comme une "aventure collective à vivre dans l'optimisme". Elle a démontré que si le changement nous est connu depuis notre enfance, il demeure effrayant en entreprise. Un sentiment souvent provoqué par des changements accélérés, où les points de repère sont alors perdus. Elle a souligné que le discernement était indispensable pour comprendre que parfois "il était urgent de ne rien changer". Elle a également précisé que l'appropriation, notamment de la base, était essentielle à la bonne conduite du changement : "Il faut que chacun ait un rôle à jouer, il faut légitimer le changement. La problématique doit être défini ensemble, chacun doit avoir son agenda d'actions."

La réunion s'est terminée par une table ronde où des représentants d'entreprises et des professionnels de l'AISMT 13 ont échangé sur leur perception des relations de travail. Chacun se sont accordés sur l'importance de la compréhension, de l'écoute et de l'adaptabilité. Le Dr Spinelli, médecin du travail à l'AISMT 13, a conclu les discussions en rappelant trois points fondamentaux pour garantir de bonnes relations de travail : 

  • Ne pas opter pour la politique de l'autruche et se saisir des problèmes.
  • Trouver des solutions pour éviter que les problèmes ne se reproduisent.
  • Partir à la reconquête de la confiance : un manager doit avoir confiance dans ses équipes et inversement. 

Elle a terminé en définissant l'optimisme comme "un état d'esprit que le manager doit intégrer pour lui-même et pour rayonner ensuite sur ses équipes". 

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