Retour au travail après un cancer

Après le traitement d'un cancer, le retour dans la vie professionnelle est souvent pensé comme la fermeture d'une parenthèse : les traitements terminés, on peut retrouver une vie normale. Mais de nombreuses difficultés sont rencontrées au moment de la reprise du travail : fatigue, charge de travail, réactions inappropriées de la hiérarchie et des collègues. La réintégration dans l'entreprise est une étape qu'il faut préparer.

Après le traitement d’un cancer, les salariés fragilisés, doivent être ménagés car 61 % se sentent plus fatigués qu’avant, 41 % souffrent de troubles du sommeil, 33 % de troubles de la mémoire et de la concentration et 14 % de douleurs chroniques.

Il existe un dispositif légal destiné à faciliter le retour professionnel : la visite de pré-reprise du travail. Organisée par le médecin du travail à la demande du salarié, de son médecin traitant ou du médecin conseil de la Sécurité Sociale pour tout arrêt de travail de plus de 3 mois, la visite de pré-reprise a lieu pendant l’arrêt de travail. Elle permet de préparer la reprise et de favoriser le maintien dans l’emploi. Le médecin du travail va envisager les modalités de la reprise avec le salarié en se basant sur son état de santé et sur la connaissance du poste de travail. C’est également le moment où se prépare la mise en place d’un aménagement d’horaires, une réduction du temps de travail ou une modification des charges physiques ou mentales du poste. Des recommandations sont alors émises à l’employeur (article R4624-21 du Code du Travail) :

  • Un temps partiel thérapeutique permet d’adoucir les conditions de la reprise professionnelle, à condition que la charge de travail soit correctement adaptée. La reprise à temps partiel thérapeutique est une prolongation d’arrêt qui doit normalement être précédée d’un arrêt de travail à temps complet.
  • Le médecin du travail peut aussi proposer un aménagement du poste et de la charge de travail.

Plusieurs autres interlocuteurs peuvent aider au retour au travail :

  • La Direction ou les Ressources Humaines : par un bilan de compétences, des actions de formation ou des remises à niveau.
  • Les assistantes sociales du service de Santé au Travail ou de la CARSAT qui mettent en œuvre des prestations et des dispositifs de formation adaptés (allègement du temps de travail, contrat rééducation en entreprise, bilan de compétences, formation…) dans le cadre de la Prévention de la Désinsertion Professionnelle.

Les autres dispositifs favorisant le retour au travail sont :

  • La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) qui va faciliter l’accès à des formations ou à un bilan de compétences.
  • Lorsqu’un aménagement de poste est recommandé par le médecin du travail, il peut être financé par l’AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Handicapés).
  • L’invalidité catégorie 1 surtout, accordée par la CPAM et qui permet un travail à temps partiel.

 

 Article rédigé par le Dr Germaine Ferrando, médecin coordinateur AMETRA06

Pour les travailleurs non-salariés, il est recommandé de contacter l’association CAIRE 13 qui met en œuvre tous les dispositifs spécifiques aux non-salariés. CAIRE 13 à votre écoute du lundi au vendredi au 04 86 67 72 72.

Pour plus d’informations, vous pouvez également contacter votre Service de Santé au Travail

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