Prévenir l'épuisement professionnel (ou burn out)

L’épuisement professionnel est surtout connu sous l’appellation anglaise burn out, terme qui nous provient de l’anglais « to burn out » - s’éteindre, se consumer jusqu’au bout. Devenu un nom commun, ce mot se glisse dans les conversations entre collègues, entre amis et trouve un large écho dans les médias. Comment le définir ? Quelles en sont les causes ? Comment le prévenir au mieux ? L’article ci-dessous tente de répondre à ces interrogations.

Définition

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’épuisement professionnel se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ».

Au départ associé aux catégories professionnelles aidantes (travailleurs sociaux, travailleurs médicaux...), il est désormais reconnu que le burn out touche toutes les professions, et plus particulièrement celles où l’on est en contact avec le public, où l’on travaille en équipe, où l’on est responsable de personnes.

Principales causes et facteurs de risques

La plupart des chercheurs en psychologie sociale s’accordent sur six principales causes de l’épuisement en lien avec l’environnement professionnel. Celles-ci correspondent à des disparités entre les individus et leur poste de travail.

  • Une surcharge de travail qui peut être due à l’intensité du travail, à la longueur du travail ou à la complexité des tâches à accomplir.
  • Un manque d’autonomie dans le travail : l’individu ne dispose pas de suffisamment de contrôle par rapport aux contraintes de son travail.
  • Un manque de reconnaissance. Cette reconnaissance peut être salariale mais pas seulement. Le prestige lié à la fonction ou la sécurité de l’emploi sont aussi considérés comme une certaine reconnaissance.
  • Un manque d’esprit de groupe, d’interaction entre collègues sur le lieu de travail.
  • Un manque d’équité dans les relations de travail. Certaines décisions paraissent injustes ou irrespectueuses aux yeux du travailleur.
  • Des valeurs contradictoires. Il existe un conflit de valeur entre le salarié et son entreprise.

Signes précurseurs et symptômes

La majorité des personnes atteintes d’épuisement professionnel « n’ont pas vu venir la maladie ». Pourtant, le burnout n’est pas une affection qui survient brutalement sans signes précurseurs dans la vie d’un individu. Les symptômes de l’épuisement professionnel se manifestent petit à petit.

Souvent, lorsque les travailleurs consultent, ces symptômes s’accumulent depuis plusieurs mois ou plusieurs années et ont envahi tous les domaines de leur vie (professionnelle, amicale et sociale).

Les manifestations les plus fréquentes du burn out sont :

  • Un épuisement émotionnel : démotivation, ennui, frustration, irritabilité, perte de confiance en soi, pessimisme, évitement des contacts, sentiment d’impuissance et de vide.
  • Un épuisement intellectuel : trouble de la concentration et de la mémoire, perte du sens des priorités, désorganisation du travail, diminution du rendement et de l’efficacité, indécision, altération de la qualité du travail...
  • Un épuisement physique : fatigue chronique, perte d’énergie pour le travail, troubles du sommeil, variation de poids, maux de tête, mal de dos, tensions musculaires, problèmes de peau, problèmes digestifs.
  • Des troubles du comportement : attitude administrative (se cacher derrière les règles), distance cynique, ironie, agressivité, perte de la capacité d’empathie, déshumanisation de la relation, isolement social, abus de substances toxiques (alcool, tabac, médicaments stimulants et/ou somnifères).

Mise en garde

Le burn out se trouve de fait à la frontière de plusieurs désordres psychosomatiques et le terme est parfois utilisé à tort pour évoquer d’autres syndromes tels que la dépression, le stress ou un état d’anxiété généralisé. Seul un professionnel de la santé pourra poser un diagnostic avec certitude.

Moyens de prévention

Pour prévenir l’apparition du phénomène d’épuisement, l’INRS recommande de veiller à ce que l’organisation du travail et les contraintes qu’elle génère ne mettent pas les salariés à mal au regard des règles et des valeurs de leur métier. Il convient également de permettre le travail en équipe ou encore de favoriser le soutien social.

Quand des cas de burn out sont suspectés dans l’entreprise, l’INRS recommande de mettre en place une démarche de prévention des risques psychosociaux.

Il s’agira également pour l’entreprise de rester attentive aux signes de mal-être qui se révéleraient au travers d’indicateurs tels que le taux d’absentéisme et de turnover. Il s’agira de dépister aussi vite que possible les problèmes et d’y réagir avant qu’il ne soit trop tard.

Rôle des SSTI

L’employeur n’est pas seul pour faire face à cette responsabilité. Il peut contacter son service de Santé au Travail. Pour toute question précise sur le sujet du burn out, veuillez contacter votre Médecin du Travail qui pourra vous répondre personnellement en fonction de vos besoins.

Le Médecin du travail, par sa connaissance de l’entreprise et des travailleurs, ses visites des lieux de travail, et ses consultations médicales est un pivot de la prévention des risques psychosociaux. Il peut en effet, percevoir et collecter des éléments qui pourraient avoir des conséquences sur la santé physique et/ou mentale des travailleurs ou d’un collectif (conflits, surcharge de travail, harcèlement…). Il peut aussi mettre en évidence l’intérêt d’une démarche psychosociale et sensibiliser les partenaires de l’entreprise à une telle démarche (responsable prévention, CHSCT, managers de proximité, etc.).

 


Pour en savoir plus :

Brochure « Stress au travail : les étapes d’une démarche de prévention » (INRS)

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